Qui n’a jamais commis de fautes ou d’erreurs? Nous disons souvent « l’erreur est
humaine». Pour autant, beaucoup de
cadres adoptent une attitude négative face aux erreurs et aux fautes qu’ils
commettent. Beaucoup tentent de les dissimuler,
de les déguiser ou de faire comme si rien ne s’était passé. Et ce faisant ils perdent toute la valeur de
l’erreur ou de la faute. A propos quelle différence existe-t-il entre une faute
et une erreur? Lorsque vous avez l’expérience,
la connaissance et l’information et ne faites pas ce que vous devez, vous
commettez une faute. Lorsque que vous ne
savez pas, n’avez pas l’information et la formation et tentez quand même
l’action et la ratez, c’est une erreur.
La faute se corrige en impliquant l’autre dans les solutions car il est
compétent à la base. L’erreur se corrige
par la formation et le partage d’information.
Comment communiquer notre erreur avec le plus d’impact
positif pour la relation et les résultats attendus? Voici des étapes qui vous y aideront, pourvu
que vous ayez au préalable l’attitude courageuse et l’approche positive
décrites plus haut et qui dépendent de vous seul.
Admettre son
Erreur et Silence: commencez par admettre votre erreur ou faute dès le départ,
sans justification, sans explication, sans alibi ou défense. Dîtes simplement : « Je me suis
trompé quand j’ai fait ou dis …. ».
La tentation est grande pour beaucoup de chercher à s’esquiver, noyer le
poisson ou à transférer le blâme sur d’autres. Résistez ! Pas de « pas moi ça, li ça ! »
ni de « j’ai le grand regret de vous annoncer une petite mauvaise nouvelle
qui va vous déranger un petit peu ; on a fait une petite erreur mais ne
vous tracassez pas, il n’y aura pas de problème … » Notez le langage
négatif, notamment la cascade du « petit » (à peine exagéré) qui
donne envie à l’autre de vous dominer et de devenir puissant contre
vous ! Sans compter que le pauvre
« on » a bonne mine ici. Comme
dirait mon ancien professeur de français : « on » est un
pronom imbécile ! » Et si vous tombez sur quelqu’un comme moi qui
sait écouter vos mots négatifs, vous vous verrez forcez d’inventer une identité
précise à ce personnage « on », tout à fait innocent de ce qui lui
est reproché, et qui risque de recevoir un fâcheux appel de réclamation, sinon
une lettre d’insatisfaction. Et vous
voilà avec un gros problème sur les bras, en plus de la faute commise :
comment expliquer à votre collaborateur qu’il vous a servi de bouc émissaire
pour vous en sortir devant votre direction ou client ?! Dans le cas où un
membre de votre équipe a commis l’action fautive, prenez sur vous de dire
« au nom de mon équipe, j’admets que nous nous sommes trompés
quand… ». Vous êtes le responsable, agissez comme tel, et démontrez de la
loyauté envers ceux que vous dirigez.
La note de silence après votre annonce simple et droit au
but, permet à l’interlocuteur de prendre à son compte l’information que vous
lui partagez. Et cela vous donne le
temps de vous adapter à sa réaction. De
plus cette parole de silence montre que vous assumez votre responsabilité, sans
chercher à fuir. Nous sommes bien loin
ici du «sorry, sorry, sorry» qui ne démontre pas que vous assumez votre
responsabilité.
Nouvel Objectif et
Je Vous Propose : Dès que vous observez la réaction de l’autre et entendez sa
question, poursuivez en mettant sur la table le résultat que vous voulez
atteindre désormais, et proposez votre option pour y arriver. Travaillez l’alternative comme un
objectif : soyez concret, c'est-à-dire spécifique sur le quoi faire, et
mesurable sur les échéances et/ou les quantités. Plus votre solution est précise, plus vous
facilitez la voie vers un nouvel accord mutuellement satisfaisant. Plus elle est vague et indéfinie, plus vous
jettez de l’huile sur le feu et créez le risque de conflits ouverts. Vous avez commis une faute ou erreur, vous
devez prendre l’initiative de la meilleure solution possible, à la satisfaction
de l’autre partie.
De nouveau silence, pour donner à l’autre de voir comment
votre option rejoint ses besoins et attentes.
Puis intéressez vous à lui, en lui demandant ses idées ou sa
proposition. Car il se peut que votre
option ne le rejoigne pas. Offrez votre
aide en assurant que vous ferez les efforts ou « l’extra mile » qu’il
faut pour trouver un accord satisfaisant.
Impliquez-vous personnellement dans la mise en œuvre de la
solution. C’est bien vous qui êtes à
l’origine de cette situation de toutes les façons.
Concrétisation et
suivi : Dîtes ce que vous
avez dis, faîtes le, et faîtes le savoir aussitôt à votre interlocuteur. Cela le rétablira dans la confiance du
départ. Ce que vous engagez, vous le
faîtes.
Vous remarquez que je n’écris nulle part de
« s’excuser », ni de s’expliquer.
En effet comment expliquer la faute ou l’erreur ? Tout ce que vous direz vous accusera et vous
enfermera dans le passé. Il convient ici
de poser la situation, de l’assumer sobrement, puis de lancer l’énergie du
futur et de rechercher l’accord mutuel. Et
d’apprendre de ses erreurs pour renforcer son expérience et en faire un plus
pour l’entreprise, l’équipe et le client.
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